QUAND L’INDUSTRIE INSPIRE : PARCOURS, FIERTE ET EPANOUISSEMENT AU FEMININ
Dans le cadre de notre campagne "Fière d’être" visant à promouvoir la féminisation des métiers de l’industrie, nous avons rencontré Séverine Chateau, Ingénieure Développement et Industrialisation chez Selva Électronique, à Vallet. Passionnée par son métier, elle partage avec nous son parcours, ses défis et sa fierté de contribuer à des projets techniques ambitieux.
L’interview de Séverine Chateau démontre qu’il est possible en tant que femme non seulement de réussir dans l’industrie, mais aussi d’y jouer un rôle clé en contribuant à l’innovation et à la transformation technologique.
Pouvez-vous nous parler de votre poste actuel au sein de l’entreprise Selva Électronique ? Séverine Chateau : Après avoir travaillé dans diverses entreprises, j’ai rejoint Selva Électronique en 2006 en tant que technicienne : test et dépannage de cartes électroniques. Au début, j’étais technicienne au sein du bureau d’études (BE). Cela consistait principalement à assister les ingénieurs dans diverses tâches : développer des cartes électroniques, effectuer des mises à jour, réaliser les premiers tests, saisir du schéma et valider le fonctionnement de certaines parties des cartes en cours de test. Après plus de dix ans dans le BE, j’ai pu évoluer vers le statut d’ingénieur en Développement et Industrialisation. J’ai acquis, grâce à mon expérience et mes compétences, la confiance de l’entreprise, qui a souhaité me faire progresser vers des responsabilités plus importantes. Aujourd’hui, mes missions restent globalement similaires, avec en plus des tâches de routage et une relation directe avec les clients pour le développement de leurs projets. Mes missions sont très diverses et me permettent un épanouissement total. L’esprit d’équipe est essentiel pour moi : écouter les autres, qu’ils soient ingénieurs, techniciens ou opérateurs, est primordial.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de travailler dans ce secteur ? S.C. : En partie, mes deux frères, qui étaient dans la mécanique et l’automatisme. En sortant du collège, j’ai opté pour un bac STI en électronique, puis un DUT GEII (Génie Électrique et Informatique Industrielle), toujours avec une spécialisation en électronique. Cela m’a permis d’acquérir les bases nécessaires pour débuter ma carrière.
Au cours de votre parcours scolaire ou professionnel, avez-vous rencontré des défis particuliers en tant que femme dans un secteur souvent perçu comme masculin ? S.C. : Oui, surtout durant mes études. En bac STI ou en DUT nous étions très peu de femmes, il fallait sans cesse prouver nos compétences. Aujourd’hui, je ne rencontre aucune difficulté particulière dans mon travail. |
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De quoi êtes-vous la plus fière dans votre parcours ?
S.C. : D’avoir évolué en passant de technicienne à ingénieure et d’être parvenue à jongler entre ma vie professionnelle et mon rôle de mère. Cela prouve que l’on peut mener de front des responsabilités professionnelles et personnelles. Je suis aussi fière de voir les projets sur lesquels je travaille prendre vie, de la co-conception, à la fabrication de cartes électroniques qui fonctionnent parfaitement
Y a-t-il un projet particulier qui symbolise votre engagement ?
S.C. : Oui, nous fabriquons des cartes pour des secteurs très exigeants comme la compétition automobile de haut niveau. Voir les voitures sur les circuits, en sachant que notre travail y contribue est une immense source de fierté.
Comment percevez-vous votre impact dans l’entreprise ?
S.C. : Je pense que ma place est reconnue. Pour cela, il est essentiel de rester curieuse, de suivre les évolutions technologiques et d’écouter les autres. Chaque idée, qu’elle vienne d’un ingénieur ou d’un technicien, peut faire avancer un projet.
Selon vous, les mentalités évoluent-elles concernant la place des femmes dans l’industrie ? Les stéréotypes ont-ils la vie dure ?
S.C. : Oui, je le pense. Être la seule fille dans une classe composée uniquement de garçons peut être intimidant. L’entourage joue également un rôle crucial. Personnellement, j’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont soutenue, mais ce n’est malheureusement pas le cas pour toutes les filles. Au lycée et à l’IUT, j’étais plutôt réservée. Je gardais mes distances et évitais de prendre la parole. Mais le chemin parcouru jusqu’à aujourd’hui m’a permis de prendre confiance en moi et de m’affirmer. Depuis mes débuts dans l’industrie, j’ai constaté des évolutions. Les mentalités changent progressivement, notamment dans la manière dont les femmes sont perçues et intégrées dans ces environnements. Chez Selva Électronique, j’ai la chance de travailler dans une bonne ambiance. Cette évolution est encourageante et montre que les choses peuvent avancer.
Quel conseil donneriez-vous à de jeunes filles souhaitant rejoindre l’industrie ?
S.C. : Ne laissez personne vous décourager. Si ce métier vous passionne, allez-y sans hésiter. La confiance en soi est essentielle et l’industrie offre des opportunités incroyables. N’hésitez pas à vous entourer de personnes bienveillantes qui vous soutiendront.
Avec des récits comme celui de Séverine Chateau, l’industrie prouve qu’elle peut être un formidable terrain d’épanouissement pour toutes celles et ceux qui osent s’y engager. Fière d’être, fière d’inspirer !