L’AUDACE AU FEMININ : S’IMPLIQUER ET REUSSIR DANS L’INDUSTRIE
L'industrie souffre encore de nombreux stéréotypes, notamment sur la place des femmes dans ce secteur. À travers la campagne "Fière d'être", l'UIMM Loire-Atlantique met en avant les parcours inspirants de femmes travaillant dans des entreprises industrielles. Loin des préjugés, elles racontent leur quotidien, leur passion et leur fierté d'exercer un métier souvent perçu comme masculin.
Aujourd'hui, rencontre avec Cécile Duvallet, une femme au parcours atypique et inspirant. Ancienne professionnelle de l'hôtellerie, elle a su réinventer sa carrière en intégrant l'industrie électronique. Douze ans après son arrivée chez Selva Électronique, elle occupe aujourd’hui un poste clé : celui de chargée d’affaires. Passionnée par le contact humain et la gestion de projets, elle incarne une réussite exemplaire de reconversion et d’évolution professionnelle. Comment a-t-elle su s’imposer dans un univers industriel exigeant ? Quels défis a-t-elle surmontés ? Découvrez son témoignage captivant, reflet d’une ambition et d’une ténacité sans faille.
Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre poste actuel ? Cécile Duvallet : Je travaille chez Selva Électronique depuis douze ans. J'ai débuté en tant qu'assistante administrative avec une forte orientation prospection, puis j’ai évolué vers un poste de chargée d’affaires. Mon rôle est d’assurer le suivi des commandes après leur acquisition par le service commercial. Je suis l’interface entre le client et la production, veillant à ce que tout se déroule parfaitement jusqu’à la livraison des cartes électroniques.
Comment êtes-vous arrivée dans l'industrie ? C.D. : Totalement par hasard ! Mon parcours initial est dans l’hôtellerie, un secteur où j’ai travaillé treize ans. Après la naissance de mes enfants, les horaires sont devenus difficiles à concilier avec ma vie de famille. J’ai alors exploré d’autres horizons, passant par l’immobilier avant de faire un bilan de compétences qui m’a mené vers l’assistanat commercial et c’est ainsi que j’ai découvert Selva Électronique lors d’un stage de 5 semaines dans le cadre d’une formation au GRETA à Cholet.
Quelles ont été les principales étapes de votre évolution chez Selva Electronique ? C.D. : J’ai commencé par de la prospection commerciale et de l’assistance administrative. Très vite, j’ai eu envie de plus : plus de responsabilités, plus de lien avec les clients. Être simplement dans l'avant-vente ne me suffisait pas, je voulais aussi suivre les commandes et assurer leur bon déroulement. C’est ainsi que j’ai évolué vers un poste de chargée d’affaires, un rôle clé qui fait le lien entre tous les services internes et le client.
Êtes-vous la seule femme à ce poste ? C.D. : Oui, actuellement je suis la seule femme chargée d'affaires chez Selva Électronique. Nous sommes trois dans l'équipe et historiquement, ce rôle a été surtout occupé par des hommes. Mais dans l'industrie électronique en général, il y a beaucoup de femmes en production et dans certains services supports comme les achats.
Avez-vous rencontré des défis en tant que femme dans ce secteur ? C.D. : Le principal défi que j’ai rencontré est celui de la légitimité. Quand j’ai évolué vers le poste de chargée d’affaires, il m’a fallu du temps pour être reconnue à ma juste valeur. Certains clients ou collègues peuvent avoir des doutes lorsqu’une personne arrive sans formation technique. Mais en travaillant, en faisant mes preuves et en montrant que je savais gérer mes dossiers, j’ai fini par gagner leur confiance. |
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Pensez-vous que ces difficultés étaient liées au fait que vous êtes une femme ?
C.D. : En 12 ans, j’ai eu une remarque déplacée. Aujourd’hui, je n’ai aucun problème à ce niveau-là. Même vis-à-vis des clients, je n’ai jamais ressenti de discrimination liée au fait d’être une femme. Ce qui compte, ce sont les compétences et la relation de confiance que l’on bâtit.
Selon vous, quels sont les stéréotypes qui persistent sur les femmes dans l’industrie ?
C.D. : La question n’est pas évidente car dans notre entreprise, nous sommes majoritairement des femmes, notamment en production et au service achats. L’idée reçue selon laquelle les métiers techniques seraient réservés aux hommes ne se vérifie pas vraiment ici. Les équipes sont mixtes dans plusieurs services comme la Qualité ou les Méthodes.
En production, la majorité des effectifs sont des femmes, car il s’agit de travaux minutieux qui requièrent de la précision. Mais les hommes ne sont pas absents pour autant et se retrouvent souvent sur des postes liés aux machines ou en majorité au Bureau d’Etudes et en Ordonnancement.
En tout cas, je n’ai jamais ressenti que le fait d’être une femme dans en industrie posait un problème. Que ça soit au niveau de Selva Électronique ou même de nos clients.
De quoi êtes-vous la plus fière dans votre parcours ?
C.D. : Ma capacité à évoluer et à gagner la confiance des clients. Mon secteur de prédilection est l’aéronautique, un domaine particulièrement exigeant. Quand mes clients me disent : "Ne changez surtout pas votre équipe, on est très satisfaits", c’est une immense fierté.
Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui hésitent à se lancer dans l’industrie ?
C.D. : Osez ! L’industrie n’est pas un monde fermé aux femmes, bien au contraire. Il ne faut pas avoir peur de tenter une nouvelle expérience, même dans un domaine qui peut paraître technique ou masculin. J’en suis la preuve vivante : je n’avais aucune connaissance en électronique et pourtant, j’ai trouvé ma place.
Aujourd’hui, les parcours professionnels sont plus variés et mobiles. Contrairement aux générations précédentes qui faisaient toute leur carrière dans la même entreprise, il est courant de changer de secteur ou d’employeur. Il faut savoir saisir les opportunités et ne pas craindre le changement.
Il faut être curieuse, ne pas hésiter à poser des questions et saisir les opportunités qui se présentent.
Si vous deviez résumer votre parcours en quelques mots ?
C.D. : J’ai gravi des échelons, gagné en confiance et en légitimité. Aujourd’hui, je suis fière de mon métier. Tant qu’on apprend et qu’on évolue, on est à la bonne place !