Portrait de Maïna Pajot, Chaudronnière chez Michel Guilberteau

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FORGER SA PLACE EN TANT QUE FEMME DANS LA CHAUDRONNERIE INDUSTRIELLE

Longtemps considérée comme un univers masculin, l’industrie évolue grâce à des femmes qui brisent les stéréotypes et prouvent que compétence et passion n’ont pas de genre. À 18 ans, Maïna Pajot a choisi de suivre sa passion et de se lancer dans la chaudronnerie industrielle, un métier exigeant où les femmes restent encore minoritaires.

 

 

Aujourd’hui, elle continue de façonner son avenir et celui de l’industrie, en démontrant que les femmes ont toute leur place dans ces métiers de précision et de passion. Chaudronnière chez Guilberteau à Gétigné, elle est fière de son parcours et encourage les femmes à franchir le pas. Rencontre avec une professionnelle engagée qui casse les idées reçues.

 

Pouvez-vous vous présenter brièvement et nous parler de votre poste actuel dans l'industrie ?

Maïna Pajot : Je m’appelle Maïna Pajot, j’ai bientôt 24 ans et je suis chaudronnière chez Guilberteau à Gétigné. J’ai effectué une reconversion à 18 ans en intégrant la Fab’ Academy, où j’ai décroché la médaille d’or du concours de Meilleur Apprenti de France (MAF). Avant, j'étais en plasturgie composite, mais cela ne m’a pas convaincue. La chaudronnerie, c’est ce qui me passionnait depuis toujours.

 

Qu'est-ce qui vous a donné envie de travailler dans ce domaine ?

M.P. : Je voulais un métier manuel. Au collège, j’ai effectué plusieurs stages dans différents secteurs et j'ai eu un véritable coup de coeur pour le travail des métaux, de l'acier et de l’inox. Mais je pensais que ce serait compliqué en tant que femme. Puis, en plasturgie, j’ai vu que les outils modernes compensaient la force physique et que les mentalités évoluaient. Alors, je me suis lancée pour ne pas avoir de regrets. Aujourd’hui, je suis diplômée en chaudronnerie industrielle et je ne regrette absolument pas mon choix.

 

Quels défis avez-vous rencontrés en tant que femme dans ce métier ?

M.P. : Le principal défi a été de prouver que, en tant que femme, j’avais toute ma place dans ce métier. J’ai eu quelques camarades sceptiques pendant ma formation, mais j’ai tenu bon et montré que nous pouvions être tout aussi compétentes que les hommes. Il faut parfois fournir plus d’efforts pour se faire accepter et être reconnue à égalité, mais avec de la persévérance, c’est tout à fait possible. 

Vous sentez-vous à votre place aujourd’hui ?

M.P. : Oui, totalement. Chez Guilberteau, nous sommes deux femmes pour une quinzaine d’hommes et l’ambiance est très bonne. On nous charrie, mais on peut aussi chambrer les collègues. Il y a une vraie égalité. J’ai néanmoins conscience que ce n’est pas le cas partout.

 

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la chaudronnerie ?

M.P. : J’adore voir la matière évoluer, partir de rien et fabriquer des pièces utiles, parfois très techniques et même esthétiques. Chez Guilberteau, je peux suivre un projet de A à Z : du découpage au pliage, en passant par le roulage et le montage. Chaque jour est différent et c’est très gratifiant.

 

Quel est votre plus grand accomplissement professionnel ?

M.P. : Sans hésiter, ma médaille d’or au concours MAF (Meilleur Apprenti de France). C’était une vraie fierté, d’autant plus que je n’avais qu’un an d’expérience en chaudronnerie, alors que certains de mes camarades avaient déjà trois ans de pratique. Cela m’a confortée dans l’idée que je pouvais progresser rapidement et continuer dans cette voie. Être reconnue Meilleure Apprentie de France, c’est une belle récompense pour tout le travail accompli, ça a renforcé ma confiance en moi et ma légitimité dans ce métier.

 

Selon vous, quels sont les stéréotypes qui persistent sur la place des femmes dans l’industrie ?

M.P. : Le principal stéréotype concerne la force physique. On pense souvent qu’une femme n’aura pas la force nécessaire pour manipuler certaines pièces. Pourtant, nous avons des machines et des outils qui nous facilitent le travail.

Sur l’aspect technique, on nous reconnaît souvent une plus grande précision et un souci du détail plus poussé. On nous dit que nous sommes plus minutieuses et appliquées, ce qui est perçu comme un avantage.

 

Comment décririez-vous votre expérience en tant que femme dans l’industrie ?

M.P. : Cela dépend vraiment de l’entreprise et des collègues. Il faut un peu de caractère pour s’imposer et répondre aux taquineries, mais globalement, les mentalités évoluent dans le bon sens. J’ai été entourée de collègues qui m’ont toujours poussée vers le haut et qui m’ont traitée comme leur égale.

 

Peut-on concilier une carrière industrielle et une vie personnelle ?

M.P. : J’ai la chance d’avoir des horaires fixes (8h-16h30), ce qui me permet de passer du temps avec ma famille. Bien sûr, c’est un travail physique, mais c’est comme pour ceux qui font du sport. On s’adapte, on s’organise et on trouve son équilibre.

 

Un conseil pour les femmes qui envisagent l’industrie ?

M.P. : Croyez en vous et osez ! Peu importe le métier qui vous passionne : couture, coiffure ou chaudronnerie, lancez-vous sans crainte du regard des autres. Avec de la volonté, tout s’apprend et il ne faut laisser personne vous dire que vous n’en êtes pas capable. L’industrie a besoin de plus de femmes, car ce sont des métiers passionnants où l’on crée de belles choses.

 


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