L’industrie du futur a déjà son école

Accueil > La Semaine de l'industrie > L’industrie du futur a déjà son école

 

 

L’INDUSTRIE DU FUTUR A DEJA SON ECOLE

À l’heure des transitions numériques et énergétiques, l’industrie se transforme à vitesse grand V. Une quatrième révolution industrielle qui implique aujourd’hui de relever de nombreux défis technologiques, humains et environnementaux est en marche. Implantée sur le Pôle d’Innovation de Bouguenais, la JVMA (Jules Verne Manufacturing Academy) se positionne comme un acteur clé de la formation et de l'acculturation à cette industrie du futur. Rencontre avec Cyril Kouzoubachian, directeur de cette usine-école 4.0 qui a accueilli plus de 4 500 personnes en 2023.

 

Qu'entend-on exactement par "industrie du futur" ?

Cyril Kouzoubachian : Par définition l’« industrie du futur » d’aujourd’hui ne sera pas forcément la même dans 10 ans. Je préfère donc parler d’industrie 4.0, qui fait référence à la quatrième révolution industrielle. Cela inclut toutes les briques technologiques qui vont permettre la flexibilité de l'outil de production : notamment la réalité augmentée et virtuelle, la robotisation et la cobotisation, les objets connectés (IoT), la gestion des données, mais aussi l’intelligence artificielle.

 

Pourquoi la JVMA a-t-elle été créée ?

C.K : L’objectif était d’accompagner cette révolution industrielle en proposant un centre de ressources où il est possible de se former, d'expérimenter, et de s'approprier ces innovations. Nos membres fondateurs – des organismes de formation et des organisations professionnelles comme l’UIMM – ont voulu mutualiser les moyens pour rendre ces technologies de pointe accessibles et compréhensibles par le plus grand nombre : formateurs, apprenants, mais aussi industriels.

 

Quelles sont aujourd’hui les technologies les plus « tendance » ?

C.K : Il y a un intérêt très fort pour la robotique et la cobotique – c'est-à-dire les robots collaboratifs – tout comme pour la réalité augmentée et virtuelle. Beaucoup de questions portent également sur la gestion de l'énergie et le développement durable. La réduction de la consommation énergétique et le recyclage sont des préoccupations majeures. Enfin, l’IA est évidemment un sujet croissant.

 

Comment adaptez-vous vos outils à l’évolution des technologies ?

C.K : L’usine-école est encore récente et les technologies que nous proposons restent des technologies de pointe encore peu répandues dans la plupart des entreprises. Ce qui ne nous empêche pas d’être dans une dynamique d’évolution continue. Nous nous appuyons pour cela sur le retour des utilisateurs et clients, comme le fait un industriel. La vraie différence, c’est que nous ne sommes pas contraints d’attendre 10 ans pour rentabiliser un outil de production et modifier nos process. Nous pouvons également implémenter des outils et des technologies développées par nos partenaires fournisseurs au fur et à mesure de leurs innovations, cela permet de maintenir à jour la vitrine technologique de la JVMA.

(c) 2101 - JVMA - Topos architectes - Bouguenais - Francois Dantart


Quels sont pour vous les nouveaux domaines à explorer dans les prochaines années ?

C.K : Comme je l’évoquais, nous sommes encore au tout début des problématiques de développement durable. De l’analyse des cycles de vie au recyclage, la filière de revalorisation est à structurer, et c’est un sujet sur lequel nous avançons fortement depuis cette année.
La cybersécurité est également un sujet de fond dans les entreprises.

Avec l'augmentation de la connectivité des équipements industriels, il est essentiel de garantir la sécurité des données et des processus.

 

Plus proche de nous, quelles actions avez-vous mises en place lors de la Semaine de l’Industrie ?

C.K : Nous organisons avec France Travail une matinée d'acculturation destinée aux demandeurs d'emploi et aux professionnels en reconversion. L'idée est de leur faire découvrir les technologies industrielles de manière ludique, via un serious game qui permet de comprendre les technologies de la ligne de production 4.0. L’originalité, c’est que des industriels-recruteurs participent également à l’événement, ce qui permet d'encourager les interactions de manière informelle. C’est une approche qui consiste à casser les barrières qu’elles soient humaines ou technologiques, et qui résume assez bien notre philosophie !

Nous allons également recevoir le réseau de la CSTI (Culture Scientifique et Technique Industrielle) pour leur faire découvrir ce qu’est l’industrie de demain, et leur permettre de faire le lien avec leurs propres connaissances, plutôt orientées patrimoine industriel.


Découvrez les autres thématiques